QR-8, 30 janvier 2020, Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, en réponse à une question concernant la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de l'Italie et de l’administration chypriote grecque (ACG) sur la Méditerranée orientale

Nous jugeons regrettable ladite déclaration faite hier (29 janvier), en particulier en ce qui concerne l'Italie.

Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, les Chypriotes turcs, en tant que copropriétaires de l'île, ont des droits égaux sur les ressources en gaz naturel et en pétrole de l'île. Sur base de ces droits, le gouvernement de la République Turque de Chypre du Nord (RTCN) a accordé à la « Compagnie pétrolière de Turquie » (TPAO) des licences de recherche et de forage en 2011. Les activités de recherche et de forage que TPAO mène actuellement dans le cadre de ces licences visent à protéger les droits des Chypriotes turcs, et non ceux de la Turquie. TPAO poursuivra ses activités dans le cadre de ces licences jusqu’à ce que ces droits soient garantis.

La garantie de ces droits serait possible soit par l'arrêt conjoint de toutes les activités « off-shore » dans le sud de l'île jusqu'à la résolution de la question chypriote, soit par la coopération des Chypriotes grecs avec les Chypriotes turcs dans le cadre de la proposition datée du 13 juillet 2019. Sinon, la Turquie continuera résolument à protéger les droits des Chypriotes turcs. C'est la raison pour laquelle nous invitons une fois de plus tous les membres de l'UE, en particulier l'Italie, à abandonner leurs attitudes qui consistent à faire fi des Chypriotes turcs.

En outre, comme nous l'avons déjà exprimé à plusieurs reprises, la délimitation des zones de juridiction maritime dans l'ouest de l'île de Chypre ne sera possible qu'après la résolution de la question chypriote. Il n'est même pas question que la Turquie entame des négociations de délimitation avec une entité qui ne représente pas les Chypriotes turcs et qui usurpe le titre de la République de Chypre depuis 1963. Jusqu’à ce que la question chypriote soit résolue, les interlocuteurs des Chypriotes grecs sont les Chypriotes turcs.

Nous rejetons également de manière catégorique les critiques relatives au Protocole d'entente que nous avons signé avec la Libye concernant la délimitation des zones de juridiction maritime. Dans ce contexte, le fait que tant l'Italie que d'autres membres de l'UE soient restés silencieux sur l'accord de délimitation entre l’ACG et l'Égypte en 2003 montre également à quel point la politique actuelle de ces pays est contradictoire et dépourvue de cohérence.

Nous continuerons à protéger nos droits, ainsi que ceux des Chypriotes turcs, en Méditerranée orientale.