QR-53, 23 juin 2020, Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, en réponse à une question concernant les remarques du Président Macron sur la Turquie, la Libye et la Méditerranée orientale

La description par le Président de France Macron du soutien de la Turquie au gouvernement légitime de la Libye, à la demande de cette dernière et conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, comme « un jeu dangereux » ne peut être décrite que comme un aveuglement de la raison.

Si M. Macron fait un retour sur sa mémoire et agit avec bon sens, il se souviendra que les problèmes actuels de la Libye émanent des attaques du putschiste Haftar, qui est soutenu par M. Macron lui-même, et que c'est le seigneur de guerre Haftar qui a refusé de signer l'accord de cessez-le-feu à Moscou et à Berlin. La France est la première responsable de la dérive de la Libye vers le chaos en raison de son soutien de longue date à des entités illégitimes, à cet égard, c'est la France qui se livre à un jeu dangereux en Libye.

Bien que le Président Macron tente de dissimuler ces faits par des allégations dénuées de fondement contre la Turquie, le peuple libyen n'oubliera jamais les dommages infligés par les intérêts égoïstes de la France et ses actes conformes aux ambitions de ses collaborateurs.

La France devrait adopter une démarche fondée sur des principe pour enquêter sur les crimes de guerre néfastes de la milice et des mercenaires du putschiste et pirate Haftar commis contre des civils innocents, en particulier les fosses communes découvertes à Tarhouna.

D'autre part, le silence de la France sur l'Egypte, qui soutient le putschiste Haftar et menace la Libye par une intervention militaire, ne manque pas d’attirer l'attention.

Il est grand temps que la France, qui n'a pas de rivage en Méditerranée orientale, comprenne qu'agir comme un Etat côtier ne lui donne en fait aucune compétence dans les affaires concernant la région. L'attitude de la France, qui ignore les droits légitimes de la Turquie dans la région en récompensant inconditionnellement les ambitions maximalistes, ne fait qu'accroître la tension au lieu de contribuer à la paix et à la stabilité en Méditerranée orientale. Il est malheureusement évident depuis un certain temps que la France est incapable de faire une lecture saine et impartiale des développements dans la région, ou pire encore, elle ne souhaite pas le faire.

La position forte de l'OTAN, qui préserve sa fonctionnalité même pendant la pandémie du COVID-19 sévissant dans le monde entier, et la position forte de la Turquie dans cette Alliance sont tout à fait évidentes et ont gagné l'appréciation de l'opinion publique des Alliés. Dans ces conditions, la reprise par le Président de France de sa déclaration de « mort cérébrale de l'OTAN », en faisant référence à un incident présumé constitue une approche biaisée.

Nous invitons la France et le Président de France à cesser de mettre en danger l'avenir et la sécurité de la Libye, de la Syrie et de la Méditerranée orientale et à utiliser les canaux de dialogue établis, en agissant sur la base de nos relations amicales et alliées, et de la bienséance des hommes d'Etat.