No: 302, 14 octobre 2019, Communiqué de presse concernant les conclusions adoptées par le Conseil des affaires étrangères de l'UE

Nous rejetons et condamnons pleinement les appels lancés à l’égard de notre pays et les conclusions adoptées par le Conseil des affaires étrangères de l’UE aujourd’hui (14 octobre) à Luxembourg sous le titre «Syrie du nord-est» et «Forages menés par la Turquie en Méditerranée orientale».

L'Opération Source de paix se déroule avec succès sur la base du droit international, conformément à notre droit de légitime défense garanti à l'article 51 de la Charte des Nations Unies et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme.

Il est inacceptable que l’UE affiche une approche protectrice à l’égard des éléments terroristes, face aux menaces et aux attaques contre notre sécurité nationale ainsi que contre l’intégrité territoriale de la Syrie et son unité nationale par l’organisation terroriste PYD/YPG, la ramification du PKK en Syrie. Nous considérons le fait que l'UE soit restée silencieuse dans sa conclusion du Conseil sur le massacre de dix-huit civils innocents, dont un bébé, qui ont été assassinés dans notre pays au cours des deux derniers jours, à la suite du terrorisme du PYD/YPG soutenu par certains pays de l'UE, est une manifestation de cette approche erronée.

Comme nous l’avons constamment répété, nous invitons l’UE, qui sert pour l'agenda séparatiste d’une organisation terroriste sous couvert de lutte contre le terrorisme de DAECH, ainsi que les États membres de l’UE qui soutiennent cette organisation, à l’autocritique et au bon sens en ce qui concerne leurs responsabilités sur le cours des événements d'aujourd'hui. Nous soulignons que l'UE, avec ses politiques et ses pratiques actuelles, n'a pas le droit de donner des leçons à la Turquie sur la lutte contre DAECH.

La Turquie, qui abrite la plus grande population de réfugiés du monde, est déterminée à poursuivre sa lutte contre toutes les organisations terroristes, DAECH et PYD/YPG en particulier, qui menacent sa sécurité nationale et le peuple syrien dans le futur.

Cette opération fournira une zone de sécurité à la frontière entre la Turquie et la Syrie, permettra le retour de la région à ses propriétaires légitimes et facilitera le retour volontaire des syriens déplacés sur leurs terres. Nous voudrions rappeler que l’article 9 de l’Accord du 18 mars impose à l’UE et aux pays membres, ainsi qu’à la Turquie, l'obligation d’améliorer les conditions dans les zones proches de la frontière turque du territoire syrien afin de permettre aux populations locales et aux réfugiés de vivre dans des zones plus sûres.

D'autre part, nous trouvons tout à fait inacceptable que l'UE considère nos activités de recherche et de forage comme illégales, qui sont résolument menées pour protéger nos propres droits, ainsi que les droits des Chypriotes turcs en Méditerranée orientale. Cette position préjudiciable de l'UE contre la Turquie, qui n'a pas de précédent, n'est pas non plus conforme au droit international.

En outre, le fait que l’Union européenne n’ait pas fait référence aux Chypriotes turcs et qu’elle les ait négligés dans ses conclusions est à nouveau scandaleux et alarmant.

Cette situation est le dernier exemple de l’UE devenant l’otage de la partie grecque sur la question chypriote et ne pouvant pas rester impartiale. En fait, c'est une réalité que l'UE, en ne concrétisant pas ses propres décisions prises et ses propres promesses faites en 2004, avait déjà fait fi des Chypriotes turcs. Nous condamnons fermement cette attitude de l'UE également.

Nous tenons à souligner une fois de plus que nous poursuivrons résolument nos activités dans le domaine des hydrocarbures avec la RTCN et que, si l'UE applique certaines mesures préventives, nous riposterons en conséquence.

C’est un grand paradoxe de la part du Conseil de l’UE d'exprimer que la délimitation de la zone économique exclusive et du plateau continental devrait se faire par le dialogue et la négociation de bonne foi, conformément au droit international et au principe de bon voisinage d’une part, et son approbation des revendications unilatérales de l'Administration chypriote grecque sur la juridiction maritime d'autre part, en tentant d’imposer ces revendications à la Turquie sous le couvert de «solidarité communautaire».

Construire la paix et la stabilité en Méditerranée orientale ne sera possible qu'avec un climat de coopération où tout le monde en sortira gagnant, dans le respect des droits et intérêts légitimes de notre pays, et notamment des Chypriotes turcs, découlant d'accords pertinents et du droit international, et en tenant compte des réalités politiques, juridiques, historiques et géographiques de la Méditerranée orientale.

Nous reconsidérerons sérieusement notre coopération avec l'UE dans certains domaines en raison de sa position illégale et partiale.