La loi sur les amendements à la « Loi sur les symboles » de 2014
interdisant les symboles d'organisations extrémistes en Autriche a été
adoptée après le vote au Parlement de l’Autriche hier (11 décembre 2018).
L'inclusion dans la loi des symboles de l'organisation terroriste du PKK
est un pas positif dans la bonne direction dans la lutte contre le
terrorisme, bien que qu’elle soit tardive. Nous suivrons de près la manière
dont cette partie du règlement sera mise en œuvre.
D'autre part, ladite loi inclut le signe de « bozkurt » (« loup gris »),
symbole d'un parti politique légal en Turquie, et le signe de « rabia »,
largement utilisé par les musulmans dans de nombreux pays, ainsi qu’en
Turquie. Nous n'acceptons pas cela et nous le condamnons fermement.
Ces symboles politiques et religieux n'ont rien à voir, ni de près ni de
loin avec l'extrémisme. Il est décevant et préoccupant de constater qu'un
effort législatif qui avait débuté par un objectif noble, tel que la
coopération dans la lutte contre le terrorisme, se soit écarté de son
objectif et ait été banalisé par une telle manœuvre politique et populiste.
Il est clair que ladite loi est incompatible avec les valeurs
démocratiques, qu’elle impose des limites au domaine politique légitime et
qu’elle vise non seulement ceux qui utilisent ces symboles politiques, mais
également la politique et la démocratie dans leur ensemble.
Si les autorités autrichiennes souhaitent sincèrement lutter contre
l'extrémisme, elles doivent d'abord se tourner vers leur propre pays. Elles
devraient cesser de fermer les yeux sur l'extrême droite et les tendances
racistes en croissance, ayant infiltré même la vie politique générale, et
prendre des mesures efficaces en procédant à un exercice d'introspection.
Pourtant, la xénophobie et le racisme sont des phénomènes auxquels les
étrangers vivant en Autriche sont malheureusement confrontés
quotidiennement. Dans un pays où la communauté turque compte des centaines
de milliers de personnes, cette situation perturbe la paix sociale et rend
impossible l'intégration à laquelle les autorités locales attachent de
l'importance.
Cette évolution, qui choque profondément la Turquie, la communauté turque
en Autriche et les musulmans, ne contribuera en rien aux efforts en cours
pour normaliser nos relations bilatérales au cours de la période récente.
Nous attendons à des autorités autrichiennes qu’elles corrigent cette grave
erreur.