No: 300, 26 novembre 2020, Communiqué de presse concernant la résolution adoptée par le Sénat français le 25 novembre 2020 sur le Haut-Karabakh

La résolution adoptée hier par le Sénat français sur le conflit du Haut-Karabakh est un exemple révélateur du non-respect des principes les plus fondamentaux du droit international, de la légitimité et de la justice au nom de considérations de politique intérieure. Nous rejetons totalement les allégations dénuées de fondement formulées contre la Turquie dans cette résolution. Cette décision du Sénat français montre clairement pourquoi les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE, impulsés par ses coprésidents censés être impartiaux, n'ont pas réussi à résoudre le problème jusqu’à ce jour, et témoigne également de leur partialité.

Suite à l'agression et aux provocations de l'Arménie, d'abord à Tovuz puis dans le Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan a réagi de manière appropriée et a restauré son intégrité territoriale en libérant ses terres qui étaient sous occupation depuis près de trente ans.

Les résolutions pertinentes des Nations Unies imposent le retrait immédiat et inconditionnel des forces arméniennes des territoires azerbaïdjanais occupés. Le résultat obtenu par l'Azerbaïdjan sur le terrain est, en fait, une solide manifestation de ses droits énoncés dans les résolutions des Nations Unies et enregistrés mais non encore mises en œuvre par le processus de Minsk, coprésidé par la France également.

Dans ce contexte, l'appel du Sénat français à l'Azerbaïdjan de se retirer de son propre territoire qu'il a libéré de l'occupation reflète une mentalité bien trop ridicule, partiale et irréaliste pour être prise au sérieux. Cette résolution, dépourvue de bon sens et inexplicable par toute justification raisonnable, limite la capacité de la France à apporter une véritable contribution à la solution du problème.

Comme autre reflet de l'obsession récente pour la Turquie fréquemment observée en France, cette décision, dont le gouvernement français trouvera sûrement des aspects inacceptables, n'est pas surprenante, mais inquiétante. Dans l'intérêt de nos relations, il est fondamental que la France perçoive, objectivement et sans préjugés, la position de principe de la Turquie qui consiste à se ranger du côté de ce qui est juste, légal et légitime, et à s'abstenir de toute référence gravement erronée à l'histoire ou à des questions non pertinentes.

À la lumière de l’état actuel atteint dans le conflit entre Azerbaïdjan et l’Arménie, qui dure depuis près de trente ans, nous espérons que la France tirera les justes conclusions et adoptera une position constructive pour la stabilité de la région. Pour cela, il suffira d'œuvrer pour une solution durable, conforme au droit international, en tenant compte des réalités actuelles.

La Turquie est prête à travailler avec la France, comme tous ses autres partenaires, afin d’apporter une solution durable à ce problème existant dans son voisinage immédiat, d'une manière qui serve la paix et la stabilité régionales.