QR-33, 26 juillet 2021, Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Tanju Bilgiç, en réponse aux déclarations du chancelier autrichien Sebastian Kurz dans une interview à un journal

Nous sommes étonnés par les déclarations du chancelier autrichien, Sebastian Kurz, dans une interview à un journal référant la Turquie « comme un lieu plus approprié » pour les réfugiés afghans. Tout d'abord, la Turquie n'est pas un pays voisin de l'Afghanistan comme l'a dit le chancelier Kurz.

Au lieu de mettre l'accent sur l'effort commun et la coopération pour résoudre le problème de la migration irrégulière, un défi commun affectant le monde entier, l'adoption de l'attitude « les migrants ne viendront pas ici, mais ils peuvent aller ailleurs » n'est pas seulement égoïste mais aussi non bénéfique pour personne. La Turquie n'assumera pas une crise migratoire de masse qui apparaîtra dans la région et ne supportera pas une nouvelle vague migratoire. Tout en transmettant notre approche à nos interlocuteurs à chaque occasion et à tous les niveaux, nous réaffirmons que la Turquie ne sera pas le garde-frontière ou le camp de réfugiés de l'Union européenne.

Comme d'autres pays de l'UE, l'Autriche est partie à la Convention des Nations unies de 1951 concernant le statut des réfugiés. L'Autriche, conformément à ses obligations internationales et à l'acquis de l'UE, doit fournir une protection internationale aux réfugiés afghans. La Turquie n’assumera en aucun cas les obligations internationales des pays tiers.

Par conséquent, au lieu de chercher la solution en Turquie, il serait plus bénéfique pour les pays européens qui sont préoccupés par la crise de la migration de masse, de discuter directement avec l'Afghanistan et les pays voisins et de réfléchir à la lutte contre la migration irrégulière et la traite d'êtres humains ainsi qu'à l'intégration des migrants réguliers dans la société dans laquelle ils vivent.