QR-115, 23 novembre 2020, Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, en réponse à une question concernant l'inspection d'un navire commercial battant pavillon turc, menée dans le cadre de l'opération Irini et effectuée sans le consentement de la Turquie

L'opération Irini, menée par l'UE, est une opération dont le but et les avantages sont discutables. Hier (22 novembre) dans la matinée, la frégate allemande « Hamburg », dans le cadre de cette opération, a interrogé en détail le navire commercial battant pavillon turc « M/V Roseline A », qui transportait de la peinture, du matériel lié à la peinture et des biens d'aide humanitaire du port d'Ambarlı à destination de Misrata. Le capitaine du navire commercial a coopéré et a partagé des informations détaillées sur la cargaison du navire et son itinéraire. Néanmoins, à 17h45, des éléments armés de l'opération Irini sont montés à bord du navire et ont effectué une longue « inspection » pendant des heures. Tous les membres de l'équipage, y compris le capitaine, ont été fouillés de force, rassemblés et confinés dans un seul endroit, les conteneurs ont été fouillés par la force, tandis que le capitaine a été placé sous la garde d'un militaire armé.

Cette intervention a été menée sans le consentement ni de la Turquie, en tant qu'État du pavillon, ni du capitaine du navire. En dépit de la déclaration du capitaine concernant la nature de la cargaison, l'intervention a été lancée sur de vagues soupçons et a duré jusqu'après minuit, et n'a pris fin que sur les objections persistantes de la Turquie. Le personnel armé est resté à bord et a quitté le navire marchand à 9h38 du matin.

Nous regrettons profondément que notre navire, qui, comme il est apparu, n'a pas violé l'embargo sur les armes, ait été retenu de sa route pendant des heures dans des conditions météorologiques extrêmes et que, pendant l'inspection, l'équipage ait été traité comme s'il s'agissait de criminels. Nous protestons contre cet acte non autorisé et forcé. Les droits à l'indemnisation des personnes physiques et morales concernées pour les dommages et pertes pouvant résulter de cet acte restent naturellement réservés.

Il est essentiel d'obtenir le consentement de l'État du pavillon avant d'interférer avec les navires marchands dans les eaux internationales. Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l'embargo d’armes vers la Libye n'éliminent pas cette obligation.

La neutralité de l'opération Irini, que l'UE a lancée sans consulter ni le gouvernement légitime de la Libye, ni la Turquie et l'OTAN, est déjà contestée. Cela étant, ce double standard et ce traitement illégal des navires effectuant des transports de la Turquie vers la Libye ne pourront jamais être acceptés.

Comme nous l'avons exprimé à maintes reprises, Irini est une opération biaisée. C'est une opération menée de manière arbitraire, n'inspectant pas les livraisons d'armes au putschiste Haftar et qui vise à punir le gouvernement légitime de la Libye.