No: 351, 19 octobre 2021, Communiqué de presse concernant le rapport 2021 par pays de la Commission européenne sur la Turquie

La Commission européenne a publié aujourd'hui la stratégie d'élargissement 2021 et les rapports par pays préparés pour tous les pays candidats et candidats potentiels, y compris la Turquie. Malheureusement, à une période où la Turquie s'efforce de développer un agenda politique positif et de dynamiser le dialogue de haut niveau avec l'UE, un rapport qui ignore les obligations de l'UE envers la Turquie candidate et fait preuve, une fois de plus, de deux poids deux mesures, a été publié.

Nous n'acceptons pas les allégations dénuées de fondement et les critiques injustes, en particulier sur les critères politiques et le chapitre sur le pouvoir judiciaire et les droits fondamentaux. Nous rejetons les appréciations injustes et disproportionnées de l'UE, qui n'a pas levé les obstacles politiques au chapitre 23 (Justice et droits fondamentaux) et au chapitre 24 (Justice, liberté et sécurité), concernant notre système gouvernemental et politique, les droits fondamentaux, certaines décisions judiciaires/ administratives ainsi que notre lutte contre le terrorisme. Les questions controversées, même pour les États membres, ne peuvent être évaluées sans prendre en considération les conditions spécifiques de la Turquie. En effet, ignorer les défis auxquels la Turquie est confrontée et les menaces posées par les organisations terroristes telles que PKK/PYD/YPG, FETO et DAESH ne sert à rien d'autre que de satisfaire les cercles radicaux anti-UE et anti-Turquie en Europe.

Malgré les appels de la Turquie à mettre à jour la Déclaration Turquie-UE du 18 mars dans tous ses aspects, l'UE ne mentionne que l'aspect migratoire de la déclaration et fait l'éloge de la Turquie sans faire référence à ses propres obligations. La volonté de l'UE de mener des relations « donnant-donnant » au quotidien avec la Turquie uniquement dans les domaines de ses propres intérêts est inacceptable.

C'est un nouvel exemple de l'attitude incohérente de l'UE que d'indiquer que notre alignement sur les politiques de l'UE en matière de politique étrangère, de développements régionaux, de sécurité, de défense et de questions sectorielles a diminué et que des conflits d'intérêts sont apparus, alors qu'elle bloque les mécanismes actuels de dialogue et de coopération à haut niveau avec la Turquie - un pays candidat - dans ces domaines critiques.

Nous rejetons également l'inclusion d'arguments grecs et chypriotes grecs incohérents et partiaux dans le rapport, comme les années précédentes, concernant les questions de la Méditerranée orientale, de la mer Égée et de Chypre, qui ne relèvent pas réellement de la compétence de l'UE. Bien que la Turquie ait fait sa part en termes de désescalade de la situation et d'initiation du dialogue et de la coopération, nous regrettons de voir l'insistance de l'UE à ne pas reconnaître les droits de la Turquie et des Chypriotes turcs. Cette approche partiale et injuste de l'UE ne contribue pas au règlement de la question mais provoque de fréquentes tensions entre la Turquie et l'UE et affaiblit la prétention de l'UE à être une puissance régionale et mondiale.

La Turquie se félicite du fait que le rapport note que la relance économique ait atteint les niveaux d'avant la crise grâce aux mesures prises en réponse à la pandémie de COVID-19 et que la reprise économique se poursuit, tout en soulignant le niveau avancé de développement de l'économie turque. Cependant, en cette période extraordinaire, où de nombreux pays ont pris des mesures de politique monétaire et fiscale afin d'éliminer les effets économiques négatifs de la pandémie de COVID-19 et où l'intervention de l'État dans l'économie a augmenté en général, il est difficile de comprendre les critiques de l'UE à l'égard de certaines politiques menées par la Turquie au regard des critères d'une économie de marché viable. L'UE, ayant même retardé la mise à jour de l'union douanière en politisant le processus malgré les exigences de notre époque et de nos conditions, n'a pas le droit de rappeler la Turquie à ses obligations.

Le rapport confirme que la Turquie a atteint, d'une manière générale, un bon niveau d'alignement dans 20 chapitres et a réalisé des progrès à différents niveaux dans 20 chapitres au cours de l'année écoulée. Cela démontre la détermination de la Turquie à poursuivre l'alignement sur l'acquis communautaire malgré les obstacles politiques auxquels elle est confrontée. À cet égard, l'instrument d'aide de préadhésion (IAP) revêt une importance indéniable et le rapport, confirmant l'amélioration de la capacité d'absorption de la Turquie, aurait dû être également plus encourageant quant à une augmentation des fonds de l’IAP pour la Turquie.

La Turquie maintient fermement son engagement stratégique en faveur de l'adhésion à l'UE. L'exemple le plus concret à cet égard est celui des mesures décisives que nous avons prises dans le cadre de la stratégie de réforme judiciaire, du plan d'action pour les droits de l'homme et du plan d'action national pour l'adhésion à l'UE, ainsi que de l'agenda vert européen, notamment la ratification de l'Accord de Paris sur le climat.

Il serait bénéfique pour tous que l'UE, en tenant compte de nos intérêts communs, considère la Turquie comme un pays candidat à la négociation plutôt que comme un partenaire avec lequel il faut entretenir des relations « donnant-donnant » au quotidien et qu'elle agisse en conséquence, conformément au principe de pacta sunt servanda.